Une intervention de haute voltige à Locoal-Mendon
La saison bat enfin son plein ! En effet, l’apparition des frelons fut tardive. Celle-ci découle très probablement du froid mordant de l’hiver dernier, les chaleurs précoces du printemps ponctuées par des vagues de gel inattendues, ajouté à cela un temps particulièrement pluvieux cet été… Des conditions peu propices à une prolifération des frelons asiatiques comme européens. D’ailleurs, les guêpes se sont développées nettement plus que leurs cousins hyménoptères sans parler des abeilles qui furent davantage épargnées cette année.
Me voilà donc sur la route de Locoal-Mendon où un nid de frelons européens a trouvé refuge dans une cheminée.
Arrivé sur place, le propriétaire m’indique l’emplacement présumé du nid. De l’extérieur, on aperçoit des allers-retours incessants d’insectes sur la pierre plate à la base de la cheminée. En un éclair, j’enfile ma tenue de combat et avec le concours du client, je grimpe sur son échelle de 6 m de haut. Quel ne fut pas mon désarroi lorsque je compris que les frelons rentraient entre deux pierres pour ensuite redescendre dans la cheminée, le long de la paroi intérieure. Cet angle d’attaque ne me permettant pas un traitement efficient, je change de fusil d’épaule.
Une fois l’échelle réajustée, je grimpe tout en haut de celle-ci et me retrouve au-dessus la cime de la cheminée. J’y vois l’extrémité du poêle et sa protection. J’adapte mon matériel et m’empare de quelques clés et autres pinces afin de dégager une vision claire de l’intérieur de la cheminée.
Pendant ce temps-là, les frelons européens continuent leur vie 2 mètres sous mes pieds et profitent du soleil couchant. Je parviens enfin à retirer la protection du conduit et dispose d’une visibilité « sommaire » de l’intérieur de la cheminée, plongé dans le noir. Toutefois, une éclaircie marque l’emplacement de l’accès des frelons et laisse supposer que leur nid est à au moins 4 mètres en contrebas.
Je me dote d’une lampe frontale attachée à une cordelette et la laisse glisser lentement vers le bas de la cheminée. Soudain ! La lueur arrête sa progression et la cordelette se détend : c’est le nid ! Un nid immense d’environ 80 cm de diamètre est accroché à la paroi de la cheminée. Les frelons ont trouvé un emplacement isolé du froid avec le conduit produisant de la chaleur mais pas au point de les chasser.
Dernière étape : le traitement par insecticide. De telles circonstances m’imposent d’y avoir recours. Le glas des frelons a enfin sonné : après quelques allers-retours sur l’échelle, me voilà armé du flexible de ma perche télescopique relié à la poudreuse dont la poignée pistolet est entre les mains du client qui participe aux opérations 6 mètres plus bas.
Une fois la lampe frontale posée sur le nid, je laisse descendre à son tour l’aiguillon du flexible. Celui-ci rejoint la lampe et s’enfonce dans la cellulose de l’habitat des frelons. Je lance le signal et le client presse la détente. Le produit se disperse à l’intérieur, provoquant la colère des frelons qui redoublent de vrombissements et suivent le flexible jusqu’à moi pour réclamer justice. Nous réitérons l’opération à plusieurs reprises, puis en quelques minutes, nous constatons que l’activité des insectes se réduit déjà.
Le client m’apprendra deux jours plus tard que plus aucun frelon ne s’est manifesté.
Une intervention de haute voltige ô combien satisfaisante !
Quentin, Stop-Frelons-56